La campagne télévisée initiée par le Secrétariat d'Etat chargé de la famille et actuellement diffusée sur les petits écrans opère un amalgame choquant et scandaleux entre les jeux vidéo et les dangers d'Internet (qu'il ne s'agit pas de minimiser par ailleurs).

La rédaction du site Gameblog.fr a adressé une lettre ouverte à Nadine Morano, que vous pouvez télécharger ici - je veux parler de la lettre, pas de Nadine Morano :-).

Alors que le jeu vidéo est devenu l'un des loisirs les plus populaires, il est désolant de voir que certains l'associent encore à la pornographie, la pédophilie ou le racisme !

Le vidéaste et photographe New Yorkais Robbie Cooper a réalisé un document étonnant, "Immersion", qui dévoile le visage des joueurs de jeux vidéo face à leur écran de télévision. L'artiste s'est particulièrement intéressé aux adolescents et aux enfants. Un résultat un peu déroutant car les réactions semblent parfois exagérées et ne concernent que des jeux d'action. Mais cela vaut le coup d'oeil.

En Angleterre, la console Nintendo Wii sera bientôt utilisée sur des écoliers pour savoir si les jeux vidéo peuvent enrayer l'obésité infantile. Traditionnellement, les jeux électroniques sont mis en cause dans l'augmentation massive de l'obésité. Un Anglais sur quatre serait touché.

Pourtant, des scientifiques viennent de prouver que jouer à la console Wii peut être un moyen efficace de garder la ligne. Les joueurs doivent mimer les actions pour faire jouer leur personnage. Des scientifiques spécialisés en sport, de l'université de Derby, vont donc essayer de voir si le temps passé à jouer à cette console peut aider les écoliers à perdre du poids. Selon des études faites précédemment, il apparaît que jouer à la console une demie heure par jour peut éviter la prise de poids. Jouer à des jeux tels que le tennis, le golf ou le bowling peut faire perdre jusqu'à 150 calories en 35 minutes, soit autant qu'une marche rapide.

Mon commentaire : d'autres études ont prouvé que la Wii ne faisait pas vraiment maigrir même si elle permet effectivement de se remuer plus qu'une autre console.

Il s'appelle Keith Bakker, et il a fondé une clinique de désintoxication spécialisée dans la soi-disant addiction au jeu vidéo : le Smith & Jones Centre, ouvert à Amsterdam en 2006. En deux ans, le centre a reçu plusieurs centaines de jeunes, pour les traiter. Aujourd'hui, Monsieur Bakker affirme que 90% des patients qui cherchaient un traitement pour leur pratique compulsive du jeu n'étaient pas dépendants.

Lire la suite de l'article sur l'excellent Gameblog.fr

En Italie, des médecins ont diagnostiqué une dépendance aux jeux vidéo chez un jeune Italien de 13 ans. C'est le père de l'enfant qui l'a amené à l'hôpital, désespéré par le comportement hagard de son fils face à sa Playstation.
Le premier docteur à l'examiner pensait que Lorenzo Amato souffrait d'une attaque ou d'un désordre cérébral sévère. L'adolescent ne pouvait pas parler et ne comprenait pas ce qui se passait autour de lui. Les médecins ont alors découvert que Lorenzo venait de terminer une partie de jeu vidéo.
Ils ont réussi à soigner le jeune homme quand ils ont compris qu'il s'agissait d'une sorte de détachement mental. Détaché du monde réel, il était connecté à sa Playstation. Aujourd'hui, Lorenzo Amato ne joue plus aux jeux vidéo.

Source : Zigonet

Mon commentaire : cet article est particulièrement frustrant car il soulève plus de questions qu'il n'apporte d'explications.
Sur la prétendue dépendance du jeune garçon, depuis combien de temps jouait-il ? Quels sont ses jeux de prédilection ? A-t-il des problèmes scolaires, familiaux, personnels.. ? L'histoire est un peu étrange, car les phénomènes d'addiction sont généralement constatés chez les joueurs sur ordinateur, beaucoup moins sur les passionnés de consoles.
Sur la prise en charge médicale, on aimerait savoir comment les médecins ont résolu le problème et, là encore, combien de temps il leur a fallu pour que Lorenzo se détache de son engouement excessif.

Le géant américain du logiciel Microsoft a offert une importante récompense pour retrouver un jeune Canadien ayant quitté le domicile familial après s'être fait confisquer sa console de jeu Xbox, et qui a disparu depuis. Le jeune Brandon Crisp, 15 ans, était parti de chez lui, à Barrie au nord de Toronto, le 13 octobre 2008 après que ses parents l'eurent privé de sa console Xbox, fabriquée par Microsoft, parce qu'il passait trop de temps à jouer en ligne.

La compagnie américaine a annoncé qu'elle verserait une somme équivalente à la récompense de 25 000 dollars canadiens déjà offerte localement pour toute information permettant de retrouver la trace du jeune garçon. Des recherches intensives menées par la police et des volontaires dans la région de Barrie jusqu'à dimanche dernier n'ont rien donné. (...)

Brandon Crisp passait le plus clair de son temps à jouer à "Call of Duty 4", un jeu de tir, édité par le numéro un du jeux vidéo Activision Blizzard, qui permet aussi de se mesurer à d'autres joueurs en ligne. Le père du jeune garçon espère toujours retrouver son fils, estimant qu'il a peut-être été enlevé. Le jeu "était devenu son identité. Je n'avais pas réalisé combien c'était devenu important pour lui avant de lui prendre sa Xbox", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien The Globe and Mail, en soulignant que cette affaire touche tous les parents "dont les enfants sont sous l'influence de jeux vidéo".

Source : AFP.

Le premier centre de référence sur le jeu excessif (CRJE), installé dans le CHU de Nantes et chargé de développer la recherche et la formation sur l'addiction au jeu, a été officiellement inauguré le 16 octobre 2008.

En France, environ 2 % de joueurs seraient des joueurs pathologiques soit 600 000 personnes, selon le Pr Jean-Luc Vénisse, chef du service d'addictologie au CHU de Nantes, qui chapeaute le CRJE. En l'absence d'étude épidémiologique en France, ces chiffres proviennent d'extrapolations des données de pays anglo-saxons qui se sont emparés du sujet il y a près de 20 ans.

L'addiction au jeu "est un problème de santé publique encore peu pris en considération", a relevé Christelle Andres, directrice du CRJE, ajoutant qu'"en France, nous avons un retard, c'est évident" sur ces questions-là. "Le jeu excessif est une addiction comportementale, c'est-à-dire sans substance et en France les politiques publiques sont surtout centrées sur les addictions avec substances (alcool, drogues, tabac, etc.)", a expliqué Mme Andres.

Le champ de travail du centre comprend les jeux de hasard, les jeux d'argent, les jeux vidéo et la cyberaddiction, dans un contexte d'évolution du marché du jeu (développement des jeux en ligne, engouement pour le poker, ouverture maîtrisée en 2009 du marché des paris en ligne).
Huit personnes (psychiatres, chercheur en psychologie notamment) y travaillent. Le CRJE s'adresse aux chercheurs, aux professionnels de santé et du social et aux professionnels de l'industrie du jeu au travers de travaux de recherche, de sessions de formation et d'une documentation.

Source : AFP.